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Sophie Courchesne, assistante de recherche, équipe Canada

 

Ayant grandi dans la grande région de Montréal, j'ai toujours cru connaître la ville où je suis née et où j'ai grandi. Cependant, mon engagement auprès des organismes communautaires montréalais m'a fait découvrir une autre facette de la ville, une facette que j'ai trouvée très inspirante. J'ai été vraiment frappée par la capacité et la détermination de la société civile montréalaise. Les entretiens que nous avons menés dans le cadre de ce projet nous ont permis, à mes collègues et à moi-même, de mieux comprendre ce que la société civile a accompli pendant la pandémie.

 

Bien sûr, la pandémie s'est avérée difficile, et certains se sont mieux débrouillés ou « adaptés » que d'autres. Ce que je ne savais pas (et que j'ai appris grâce à cette recherche), c'est que la société civile montréalaise, en raison de son engagement précieux, de sa bonne volonté et de ses fondations solidement établies, a pris les adaptations nécessaires à bras-le-corps – adoptant une approche de business as usual (comme d'habitude).


« Ça va bien aller », un slogan popularisé dans la province de Québec, traduit du slogan italien.


Nous avons découvert que la capacité d'adaptation de ces organisations était alimentée par la pratique préétablie des tables de quartier. Elles ont joué un rôle important dans la coordination de l'aide apportée aux populations vulnérables. Ces tables de quartier ont été introduites à Montréal en 1995 avec 12 tables - aujourd'hui, on compte plus de 30 tables. Elles réunissent des représentants des écoles, des CLSC, de la police, des magasins, du public, des groupes communautaires, ainsi que toute personne qui apporte un éclairage supplémentaire et donne du pouvoir à la société civile.

 

Elles se réunissent dans le seul but d'améliorer leur quartier pour toutes les partis concernés. Ces tables rondes illustrent efficacement la manière dont les collectifs doivent se réunir pour faire face à une crise. Dès que la pandémie a frappé, les pratiques préétablies, les liens, le savoir-faire et les réseaux se sont mis en branle. En s'appuyant sur des mécanismes éprouvés, tels que le référencement, l'élaboration conjointe de programmes, le partage d'informations sur le financement ou même le soutien moral, ces tables rondes ont joué un rôle crucial dans la coordination des efforts déployés pour répondre aux besoins de la communauté.

 

En discutant des tables de quartier et du rôle des organisations communautaires, à la fois dans le cadre de nos entretiens et au sein de notre propre équipe, nous commençons à mieux comprendre et à reconstituer l'importance de la société civile, de ses liens établis et des pratiques qui rendent les acteurs communautaires si cruciaux pour faire face aux crises, en particulier lorsqu'il s'agit d'aider les membres vulnérables de la société. Personne ne connaît mieux les communautés locales que les personnes qui y vivent et y travaillent pour les soutenir. C'est une évidence qui s'est imposée d'elle-même.

 

Je me sens privilégiée de pouvoir participer à ce projet, qui m'a permis de mieux comprendre ma ville. Avec du recul, il est parfois facile de critiquer toutes les choses qui auraient pu mieux se passer pendant la pandémie. Toutefois, en m'engageant auprès d'organismes communautaires et en me renseignant davantage sur le riche tissu social de ma municipalité, j'ai pu me rendre compte de tout le travail et de toute la pensée qui ont été consacrés au soutien des diverses communautés de Montréal. Il est stimulant de réaliser à quel point les individus ont le pouvoir d'améliorer leur communauté.

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